PSYCHOGÉNÉALOGIE

Décrite depuis le milieu des années 1980 par Madame Anne Ancelin-Schützenberger, elle étudie la dynamique générale d’un clan généalogique. Elle ajoute à l’aspect purement généalogique, les liens affectifs et tous les évènements survenus dans le clan, qu’ils soient positifs, négatifs ou neutres. Chaque famille peut ainsi être représentée par un génosociogramme, l’outil de base de la Psychogénéalogie.

Contrairement à l’arbre généalogique classique de la Généalogie où ne sont mentionnés que les noms, prénoms, dates de naissance et de décès des individus de tous les membres de la famille, le génosociogramme intègre en outre de nombreuses autres données :

  • L’état Civil complet : date de naissance, date de décès auxquelles nous ajouterons la date de conception de chaque individu.
  • Tous les prénoms de chaque personne.
  • Les dates de mariage, de divorce ou de séparation.
  • La place exacte des enfants en mentionnant à ce même titre les avortements et les fausses couches en précisant le sexe si cela est possible.
  • Le nom et la date du diagnostic de la maladie, des rechutes éventuelles, des hospitalisations, les traitements suivis et leurs effets.
  • Le type et la date des différents événements importants dans la vie de chaque individu : guerre, accident, dispute notable, peur ou frayeur, agression de toutes sortes, problématiques sexuelles ─ abus, inceste, attouchements, viol, homosexualité, infidélités, mère célibataire, etc.  
  • Le contexte économique et social, les métiers, les promotions ou les reconversions professionnelles avec la date de celles-ci, les richesses et à qui elles profitent aujourd’hui, les personnes favorisées ou lésées dans les partages ou les héritages, les injustices décrites ou ressenties comme telles.
  • Les liens entre les différents membres de la famille ; les affinités, les attirances ou répulsions, ceux qui viennent ou qui ne viennent pas à certaines réunions familiales ; les lieux d’habitation ou de cohabitation ; qui habite avec qui et pourquoi.
  • Préciser les zones ombragées de l’arbre : les secrets, les décès inexpliqués ou inavouables ─ meurtres, déportation, abandon d’enfant ou de famille, enfant illégitime, luttes familiales, procès, déshéritement, les vices comme le jeu et l’alcool, les violences ou autres etc.  

Cette liste n’est pas exhaustive et elle peut être complétée par tout autre renseignement jugé utile par le patient ou le thérapeute. Dans la pratique, il est rare de pouvoir remplir un tel génosociogramme au début des recherches. Il sera complété régulièrement au fur et à mesure des entretiens sans gommer les écrits précédents. Les erreurs sont quelquefois très révélatrices et peuvent être élevées au rang de lapsus dit généalogique.

 

En fait, le génosociogramme, cette grande feuille où se mêlent des triangles pour les hommes, des cercles pour les femmes, des lignes de liaison pour les liens et les mariages, les dates et les événements de toutes sortes, représente simplement, et d’une manière condensée, toute l’histoire de la famille. Ce n’est ni plus ni moins qu’une visualisation schématique de l’atome social de monsieur Moreno avec les notions de co-conscient et de co-inconscient groupal et familial.